Vides-greniers, je vous aime !

Soyons clairs, si je prends plaisir à chiner dans les vides-greniers, c'est pour les petites pépites que l'on peut trouver noyées dans une masse gerbante d'objets horribles et obsolètes. 

 

Au top du Hall of Fame des objets de merde, on trouvera:

 

- le service au raclette bas de gamme de type "cadeau la Redoute",

 

- des verres, des verres à bière, des verres à vin, des verres Coca Cola da la série Macdo, des verres à ricard, y'en a pour toutes les soifs,

 

- des bouquins en tous genres et surtout du Da Vinci Code et toutes les autres bouses des romanciers français millionnaires exilés à l'étranger,

 

- des masses de fringues pour toutes les tailles et tous les styles. Faites bien attention, y'a souvent une vilaine tâche de ketchup bien résistante quelque part.

 

- des VHS et DVD de films gores. Nan mais là faut arrêter. Ca ne se vend pas, point. Même que le carton placé sous la table de tapissier est tout moisi par les averses que nanard s'est pris lors des 12 précédents vides-greniers. Comme je le disais plus haut, cela va bien redevenir cool un jour mais c'est pas pour demain.

 

- FIFA et PES : 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, vous pouvez en acheter 15 exemplaires de chaque et re-tapisser votre chambre avec la gueule de Thierry Henry et Edgar Davids. Chacun ses trips.

J'adore observer les gens dans les vides-greniers. Ils sont à la fois tellement différents mais incroyablement similaires.

 

Du côté des vendeurs, on trouve de tout (attention gros clichés inside, liste loin d'être exhaustive).

La famille qui a du fric et qui souhaite vraiment se séparer de vieilleries. Leur étal est bien propre, papa a son porte vêtement agrémenté de quelques vieilles chemises Ralph Lauren roses, le petit Baptiste souhaite de tout coeur vendre sa collection de Lego Technic "avec la boîte complète", et maman organise le tout telle une manager d'équipe avec petite caisse en métal contenant assez d'espèces, réserve de sacs plastiques pour les clients et thermo de café. Ils ressortent souvent de cette expérience moyennement satisfaits parce que les "gens veulent vraiment tout pour rien" et parce que papa n'a pas réussi à vendre sa paire de skis Rossignol qui n'était pourtant qu'à 200 balles. Va falloir remballer tout cela dans le garage et faire attention à ne pas griffer le SUV.

 

Le professionnel vient très tôt le matin te faire chier, toi qui est en train de déballer des affaires du coffre de ta voiture, pour voir tout ton stock et t'en acheter presque la moitié en te réclamant un "prix braderie". Pour peu que tu sois un novice du vide-grenier, tu acceptes volontiers, te disant "wooooo, je vais me faire plein de thunes aujourd'hui!". 3 heures après, toutes tes affaires intéressantes déjà vendues, tu ne fais même plus 5€ de chiffre. Le professionnel, lui, a déjà revendu la came qu'il t'a acheté le matin en s'étant déjà fait un triple culbute. Ca sent le vécu? A peine !

 

La petite mamie toute mignonne qui vend ses bibelots, petites laines, presse-agrumes Moulinex de 1964 et points de croix motifs chatons mignon fait main. Elle fait un peu pitié mais tient tout de même son stand de main de fer. Bon comme elle ne voit plus très bien, elle se fait parfois avoir en rendant la monnaie, mais au final, elle ne perd jamais sa journée.

 

Le gitan qui a pas payé sa place, toujours sur le qui-vive pour éviter de se faire pécho par les organisateurs ou les flics, il a une valise remplie de trucs en plastique qu'il est capable de déballer et remballer en 38 secondes chrono. Pas méchant, on se demande simplement si il vend quoique ce soit de sa camelotte.

Au fil des années, j'ai accumulé pas mal d'expérience dans la gestion efficace d'un étal de vente d'objets d'occasion. Comme dit toujours Narnard, "si t'as pas l'fric dans les mains, t'as pas encore vendu!"

 

Et c'est pas faux, les vides greniers sont le nid de discussions et négociations endiablées menant vers deux issues différentes : le deal ou le pas deal.

 

A gauche, un vendeur plein d'espoir qui a non seulement envie de, au moins, rembourser le prix du stand (5€ le m2, c'est chaud) mais qui a surtout pas envie de ramener ses babioles invendues à la maison le soir même. 

 

A droite, un acheteur radin qui a envie de négocier jusqu'au dernier centime ce magnifique DVD de Frank Dubosc.

 

Acheteur : "combien l'dvd ?"

 

Vendeur : s'extirpant énergiquement de son siège, "C'est deux zeuro monsieur"

 

Acheteur : examine la boite, l'air grave, ouvre la boîte, sort le DVD, le scrute, grimace. "Mmmh, y'a des rayures là."

 

Vendeur : "ah c'est pas possible, on l'a regardé qu'une fois"

 

Acheteur : "votre lecteur DVD doit être défectueux... 50 centimes?"

 

Vendeur : choqué par autant d'audace : "ah non, là je ne peux pas, 1,50€, c'est mon dernier prix"

 

Acheteur : "1,50€? Ah non jamais! C'est une braderie ici, faut faire des prix braderie"

 

Vendeur : "1,20€"

Acheteur : "0,80ct"

Vendeur : "1€"

Acheteur :"0,90ct"

Vendeur: "0,95ct"

Acheteur: "OK"

Acheteur: "Vous avez de la monnaie sur 50€?"

 

Ah c'est relou quand quelqu'un t'achètes un truc pour 2 balles et qu'il te files un billet de 50. T'as limite envie de lui offrir pour éviter de passer 5min à récolter 48€ en espèces.